Parasites La grande douve
La grande douve (Fasciola hepatica) est un parasite des canaux biliaires du foie des bovins. La consommation de sang, l'épaississement de la paroi des canaux troublent les fonctions hépatiques et la digestion ; ceci conduit surtout à des pertes indirectes (anémie, diminution de la production laitière, pertes de croissance, pathologies néonatales par une moindre qualité du colostrum). Cycle du parasite, évalutation de douve dans le troupeau, identification des surfaces à risques et stratégies de traitement.
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La douve a une morphologie caractéristique (forme de feuille) ; elle pond des oeufs ovales de 1/10 de mm. Elle peut être mise en évidence à l'ouverture des canaux biliaires. À terme, la douve provoque la calcification irréversible de ces canaux "tuyaux de pipe".
La persistance du parasite est assurée par :
- La diversité des espèces d'hôtes définitifs : les ruminants et autres mammifères domestiques ou sauvages (ragondins),
- La prolificité de la douve adulte et la résistance de la forme infestante (métacercaire),
- La résistance de l'Hôte Intermédiaire (HI) : limnée (petit escargot d'eau).
Cycle évolutif de Fasciola hepatica
La limnée donne à la fasciolose son caractère pérenne :
- Deux générations de HI (printemps et automne) assurent la multiplication et la dispersion des différents stades du cycle.
- La présence de limnées en quantité importante est dépendante de la présence d'une zone humide (abords de mare, trous d'eau, bas-fonds, zones de piétinement, bordures de cours d'eau).
1. Évaluation de douve dans un troupeau
Retour abattoir
Très peu fiable : l'absence de résultat ne signifie pas absence de douve.
Les abattoirs saisissent environ 8% des foies de bovins adultes et ne transmettent que rarement le résultat car le foie fait partie du "cinquième quartier" et la perte reste à leur charge.
Diagnostic coprologique
Prélèvement d'excrément + recherche au laboratoire des oeufs de douve.
La fiabilité est aléatoire : seul un résultat positif compte.
Les douves pondent peu et de façon intermittente (donc souvent résultat faussement négatif).
Diagnostic sur le lait
Le diagnostic est peu sensible. La recherche des anticorps dans le lait de mélange donne une indication sur la présence du parasite chez les laitières. Après traitement, les anticorps ne disparaissent qu'après 3 à 12 mois.
Diagnostic sérologique
Le résultat est fiable si l'échantillon est bien choisi. L'observation d'anticorps dans un mélange de sérums témoigne d'une infestation du lot.
En sérum individuel, le pourcentage de résultats positifs est un outil d'évaluation du niveau d'infestation.
2. Identification de surface à risques
La recherche d'anticorps par lot ou par génération permet d'évaluer le risque douve de la dernière saison de pâture.
Dans la pratique, de jeunes animaux ou des laitières en première lactation, pourront être les témoins de la contamination de la zone.
La condamnation par des clôtures et le drainage peuvent supprimer les sites à limnées et donc tarir les sources d'infestation. C'est à confirmer par des sérologies. Quand les mesures agronomiques sont impossibles, il faut affecter les parcelles saines en priorité aux vaches adultes.
Les lots qui évoluent en zone à risque feront l'objet d'une thérapeutique adaptée.
Attention, en année sèche, les zones humides sont particulièrement fréquentées par les bovins, augmentant ainsi les risques d'infestation.
Contrôle thérapeutique
Quand le risque est reconnu pour un lot (un seul résultat positif suffit), il faut lutter pour stopper ou limiter les conséquences zootechniques et économiques.
La pathologie aiguë est rare chez les bovins et fréquente chez les ovins.
Les traitements à réaliser doivent être raisonnés en fonction des situations épidémiologiques.
Vaches laitières
Une seule molécule - oxyclozanide - est utilisable en lactation - elle est inactive sur les formes larvaires - Au minimum, un traitement de 8 à 12 semaines après la rentrée à l'étable est nécessaire. Le traitement facile par l'aliment n'est pas autorisé à la dose douvicide sur les vaches laitières.
L'option du traitement supplémentaire au tarissement peut être proposée aux éleveurs observant de la pathologie néonatale.
Génisses laitières et troupeaux allaitants
Un diagnostic sérologique de mélange sur 5 à 10 bovins sentinelles dans plusieurs lots sert de guide en fin d'automne. Cela évite un traitement en aveugle.
Le traitement employé sur les génisses laitières tentera d'éliminer tous les stades de la douve du bovin en une seule fois. On attendra donc, quelques semaines après la rentrée à l'étable, que les larves aient dépassé l'âge de sensibilité au médicament choisi.
Une des causes principales d'échec est le non-respect de la dose par rapport au poids.
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